Mémoire de ce qui est dû à M. Lestisse, peintre-sculpteur-décorateur, pour travaux faits dans l'église de Lanviouze (Finistère) le 9 Mars 1841. Pour avoir descendu le grand Bon Dieu de dessus le maître-autel, l'avoir lavé et nettoyé, 14 francs 10 sous Pour avoir fait un nouveau râtelier pour Saint Louis et l'avoir lavé par-devant et par-derrière, 3 francs 10 sous Pour avoir mis un nouveau bras à Saint Etienne, lui avoir blanchi le nez et fourni une calotte pour cacher le trou qu'il avait sur la tête, 3 francs 3 sous Pour avoir corrigé le Pater Noster et lui avoir fait et fourni une main, un bras, deux pieds et avoir nettoyé toutes les figures, 18 francs Pour avoir peint et nettoyé Saint Jean-Baptiste et son mouton et lui avoir placé une corne sur le côté gauche, 5 francs Pour avoir lavé la Sainte Vierge et lui avoir refait un enfant Jésus et un bras gauche, 24 francs Pour avoir remis au Saint Esprit une queue neuve et avoir refait un nouveau chapeau à saint Joseph, 4 francs Pour avoir fourni les cordes pour peindre les Saints Anges au-dessus de l'autel, 5 francs Pour avoir ôté les vieux yeux des douze apôtres et les avoir remplacé par des neufs, 6 francs Pour avoir peint une ceinture, mis un bras et une trompette à l'ange qui est au-dessus de la chaire, 7 francs 8 sous Pour avoir lavé et nettoyé Saint Isidore, Sainte Barbe et Saint Nicolas et Sainte Cécile avec son violon et leur avoir fourni tout ce qui leur manquait, 20 francs 3 sous Pour avoir fait un diable tout neuf, l'avoir placé sous les pieds de l'Archange Saint Michel et les avoir peints tous les deux, 45 francs Pour avoir détruit la grande fleur de Lys, pour avoir varlopé le derrière de Saint Louis et de Charlemagne qui ne voulaient pas entrer dans leurs niches et les avoir peints et décorés tous les deux, 45 francs Ce qui donne un total de 166 francs 40 sous pour la remise à neuf des saints de l'église de Lanviouze. »» Refaire un enfant à la Vierge et remettre une queue au St-Esprit. Oh !!! |
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Harangue de Charles VIII, Roi de France au Pape Alexandre VI (1496) [...] Ne croyez pas que cette nation [La France] qui souvent mit en danger et sens dessus dessous ces Romains déjà parvenus à un haut point de gloire, qui renversa leur ville, qui mit en déroute l'armée jusqu'alors invincible de ces maîtres du monde, qui vainquit Lucius Papirius, Torquatus, les illustres Fabius et tant d'autres généraux ; ne croyez pas, dis-je, que cette nation puisse jamais redouter de lâches prêtres, qui nourris dans la molesse et la débauche redoutent et ont horreur de la guerre. Pouvez-vous espérer, vous et vos complices efféminés, que vous pourrez seulement regarder en face nos troupes sous les armes rangées en bataille, dont l'approche, le choc ou l'attaque eût rempli d'effroi Camille, Marcellus, Scipion l'Africain lui-même ? [...] Réponse du Pape Alexandre VI (1496) [...] Oui, tout le monde l'avouera, vos ancêtres furent de vaillants coqs et leurs neveux de misérables poules. [...] Vous qui mettez votre gloire à vivre au milieu de la plus sale crapule, de l'impudicité et du libertinage, voilà les arts où vous excellez. Ces vérités sont connues de tout le monde. Séditieux en paix, mous et eféminés dans la guerre ; pompeux et vains en superbes paroles avant l'action, poltrons et sans courage sur le champ de bataille. [...} un seul jour vous suffit pour reparcourir, en fuyant, le chemin que vous avez fait en quatre jours en venant. »» Je pensais que le langage diplomatique était courtois !!! |
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De Choiseul (Ministre des Affaires Etrangères) à Breteuil (Ambassadeur auprès de la Cour de Russie) (1762) »» L'impératrice Elizabeth Ivanovna vient de décéder et l'ambassadeur demande des instructions sur la politique supposée du nouveau tsar. Réponse du Ministre : [...] En poussant aussi loin qu'il est possible les spéculations sur l'avenir, il semble qu'on ne peut faire que trois hypothèses, la première que le nouvel empereur suivra l'ancien système, la seconde qu'il en adoptera un tout opposé, la troisième qu'il prendra un parti intermédiaire. »» En gros : débrouille-toi, on est aussi paumé que toi. |
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| Picorés dans Trésors et secrets du Quai d'Orsay, Pierre-Jean-Rémy, Éditions JC Lattès. |