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La jeunesse de Marcelin |
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Marcelin Albert naît en 1851 à Argeliers, un petit village de l'Aude, à 60 kilomètres
au nord-ouest de Narbonne. Son père meurt alors qu'il a 5 ans et il est élevé par son grand-père et sa mère.
Il quitte l'école à 16 ans pour aider à l'exploitation familiale. De ses études, il garde le goût du beau langage et du théâtre. En 1870, c'est la guerre entre la France et l'Allemagne : Marcelin a 19 ans et il s'engage, alors qu'orphelin il en était dispensé. Il est envoyé au 2ème Tirailleur en Kabylie. À son retour à Argeliers, il se marie en 1873. |
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Un homme atypiqueMarcelin Albert tient un café pendant quelques années. Sur la droite du bâtiment, l'annexe va devenir le siège du Comité viticole d'Argeliers. Mais, probablement parce qu'il est déjà très impliqué dans la cause viticole, les affaires ne marchent pas et il retourne à la vigne.C'est un homme soigneux de sa personne : sa barbe et sa moustache sont toujours bien coupées et teintes ; il porte toujours soit un noeud papillon, soit une cravate blanche, et son chapeau à bords relevés est connu dans toute la région. Argeliers ne compte que 1 200 habitants, mais possède un théâtre : Marcelin Albert y joue quelques pièces, dont Ruy Blas. |
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Les premières actionsEn 1900, 1903 et 1905, Marcelin Albert participe à des campagnes pour la défense de la viticulture : contre la restriction des droits des bouilleurs de cru tout d'abord, contre la détaxe sur le sucre par la suite. Des comités de vigilance viticole mènent quelques grèves d'ouvriers agricoles, provoquent des démissions de maires, et prônent les expulsions d'huissiers venus saisir les biens de viticulteurs endettés. Ces actions sont des demi-succès ou ... des demi-échecs.Mais en 1907, il est désormais un homme connu dans la région pour son combat viticole, à la fois auprès des élus et auprès des viticulteurs. |
Des intérêts contradictoires |
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Tout au long de la crise de 1907, Marcelin Albert sera adulé : il sera qualifié
d'Apôtre des vignerons et de Rédempteur. Il luttera, un peu mollement, contre ce culte de la
personnalité qui flatte quand même son ego. En revanche, son attidude sera sans ambiguïté contre les tentatives de récupération,
nombreuses et fort pressantes : - les ouvriers agricoles se demandent s'ils ont les mêmes intérêts que les propriétaires, même pauvres, - la IIIème République a moins de 40 ans et les royalistes tentent de récupérer le mouvement, - les modérés, les radicaux et les socialistes, tous républicains, se disputent le pouvoir et l'opposition, - parce que l'Occitan est la langue usuelle, les régionalistes en profitent pour mener leur combat séparatiste. Marcelin Albert arrivera, le plus souvent avec succès, à recadrer le mouvement : le seul et unique combat qu'il prône est celui du vin sain et naturel, sans idée politique, sociale ou régionaliste. Si certains de ses amis ont d'autres vues, lui, au moins, restera 'pur' dans ses intentions. La chute n'en sera que plus dure ! |
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